http://www.ileauxmoines.fr/
Les arbres
J'étais à l'Ile hier. Les gendarmes aussi. Je ne vais pas hurler avec les loups. Cela était prévisible. Tout le monde pleure et regrette l'abattage de ces chênes. Mais personne ne dit pourquoi ils ont été abattus. Pour voir l'eau. Il y a un grave problème à l'Ile aux Moines. La mairie le connait aussi bien que les ilois : on ne voit plus la mer. Et personne n'a rien fait. La mairie non plus. Pourtant, on a prévenu. On a lancé une charte du paysage. On a écrit dans la Gazette, on a lancé des articles, dont un résumé sur ce site, cela pour éviter ce qui vient d'arriver, pour que les gens s'accordent entre eux sur l'emplacement, la hauteur et l'essence des arbres. Le patrimoine et le littoral ne protègent qu'une certaine idée du paysage : arboré, bouché. Comme sur la place de l'église, meilleur exemple de l'égoïsme des nouveaux venus. Cette idée soi-disant patrimoniale du paysage est en train de devenir archaïque. Son programme consiste a protéger un paysage datant de l'arrivée des vagues touristiques d'après 1960 : on a planté derrière chez soi et abattu devant . Tant pis pour les voisins les riverains, les promeneurs. Les îlois de "naguère" comme dit le Livre, étaient plus prudents, plus tolérants, plus respectueux des autres. Maintenant c'est chacun pour soi. Dommage que le terrain aux arbres abattus était "un des rares secteurs où l'on peut parler d'un paysage ancien à évolution lente" comme l'écrit François de Beaulieu. Mais Il y a des réglements que la commune , quels que soient les élus, n'a jamais votés, édictés ni appliqués, en particulier celui des "cônes de vue" et des interdictions des murs végétaux qui obstruent tout dans cette île plus que dans toute autre du Ponant. Voir l'Île d'Arz ouverte aux quatre "mers". Je ne me fais pas l'avocat du diable ni celui du tueur d'arbres, mais avait-il a qui parler? Pas d'interlocuteurs, alors il a pris sa tronçonneuse et s'est fait son propre "cône de vue". Et bientôt, gendarmes ou pas, chacun en fera autant. A l'Ile aux Moines, la guerre des arbres ne fait que commencer.
Cet article a été écrit par Patrick Prado {p.prado@free.fr} le 28/02/2009